Certains ont trouvé la formule magique pour augmenter le salaire net sans toucher au brut… en supprimant les cotisations sociales.

La formule n’est pas nouvelle. Déjà en 2018, face à la pression sociale, le gouvernement a supprimé les cotisations salariales assurance chômage et maladie pour augmenter le net à payer. Avec 20€ supplémentaire par mois pour un salarié au SMIC on est loin d’un véritable gain de pouvoir d’achat.

En fait, le basculement d’une partie du salaire socialisé vers le net à payer a été compensé par une hausse de la CSG. Une sorte de vases communicants où l’on donne du salaire d’un côté pour le récupérer de l’autre. Plus grave encore, ce tour de passe-passe affaibli les garanties sociales et plus globalement, le système solidaire de protection sociale.

Depuis 30 ans, la multiplication des dispositifs (plus de 80) d’exonérations de cotisations assèche les recettes de la protection sociale et se traduit par un recul des droits : baisse des remboursements des frais de santé par l’assurance maladie ou des droits futurs à la retraite…

Présentés comme frères ennemis, le paiement du travail serait une menace pour l’emploi. A ce titre, il faudrait baisser le “coût du travail” pour embaucher et, même pour ne pas licencier…

Le chantage à l’emploi pour imposer le moins disant social

Renvoyer dos à dos création d’emploi et salaires, c’est mettre en concurrence les travailleurs occupant un emploi à ceux qui en sont privés. C’est le sens des accords de “performance collective” autorisés par les ordonnances Macron de 2017 ou de ses prédécesseurs ( accords “compétitivité”, de ”préservation de l’emploi”, de “mobilité”). Présentés comme des remparts contre les licenciements, les salariés sont invités à faire des concessions salariales (hausse du temps de travail et baisse de la rémunération) mais sans garantie de maintien de l’emploi à terme. En cas de refus, le salarié est même remercié.